Min Hee-jin à la barre : La "Version du réalisateur" du clip d'ETA a-t-elle violé le contrat ?
SEOUL – Min Hee-jin, ancienne PDG d'ADOR déchue de ses fonctions, a témoigné au tribunal dans le cadre du procès intenté par ADOR contre la société de production publicitaire Dolphin Kidnapping Group. Le litige porte sur la publication de la "version du réalisateur" (director's cut) du clip musical d'ETA du groupe NewJeans sur la chaîne de la société de production.
ADOR a intenté une action en justice réclamant 1,1 milliard de wons (environ 800 000 USD) de dommages et intérêts contre Dolphin Kidnapping Group et son réalisateur Shin Woo-seok. Le principal point de discorde est de savoir si la publication de cette "version du réalisateur" sur la chaîne de Dolphin Kidnapping Group constituait une violation du contrat de prestation. ADOR soutient que cette publication non autorisée, effectuée sans consentement écrit préalable, a causé un préjudice. Dolphin Kidnapping Group, quant à elle, affirme qu'un accord verbal avait été conclu.
En tant qu'ancienne PDG et productrice du clip d'ETA, Min Hee-jin a confirmé être à l'origine de cet accord verbal et a argué que cette publication ne posait aucun problème. Elle a souligné que de telles pratiques étaient "des accords verbaux courants dans l'industrie". Elle a expliqué que les idées et la créativité pouvaient émerger à tout moment et de toute manière, et que s'il fallait obtenir un consentement écrit à chaque modification de contenu, cela serait "irréaliste" en raison du nombre de contrats à rédiger.
Min a ajouté que la "version du réalisateur" du clip d'ETA contenait des scènes inédites qui n'apparaissaient pas dans la version originale. Elle a décrit la fin comme "choquante" et ouvrant la voie à "multiples interprétations", ce que le réalisateur Shin souhaitait. Elle a également mentionné que Apple, partenaire de production du clip, n'avait objecté qu'à l'inclusion de cette fin dans le clip principal, et non dans la "version du réalisateur" distincte.
ADOR a insisté sur le fait que le problème résidait dans la publication de la "version du réalisateur" sur la chaîne de Dolphin Kidnapping Group elle-même, car cela signifiait renoncer aux revenus potentiels qui auraient pu être générés si elle avait été publiée sur la chaîne officielle d'ADOR. Des questions ont également été soulevées quant à la raison pour laquelle elle a été publiée sur la chaîne de Dolphin Kidnapping Group, qui compte comparativement moins d'abonnés que la chaîne HYBE Labels.
"C'était mon intention", a rétorqué Min. Elle a soutenu que cela le rendait "amusant" et que le publier sur la chaîne HYBE Labels aurait été "ennuyeux" (no jam). Elle a souligné que "où on publie, c'est aussi une partie de la créativité". Elle a également affirmé que les fans (Bunnies) s'étaient réjouis de ce contenu inhabituel provenant d'une chaîne "indie", et qu'elle avait réussi grâce à cette approche créative.
ADOR a également formulé des accusations de "prise illégale d'intérêts" ou de "favoritisme", suggérant que Min Hee-jin avait peut-être délibérément confié le travail à Dolphin Kidnapping Group en sachant leur obligation d'atteindre un certain objectif de profit en vertu de leur contrat avec Kakao Entertainment. Min a fermement nié ces allégations, les qualifiant d' "absurdes" et d' "accusations mensongères", et affirmant que le réalisateur Shin avait été très peu rémunéré.
Par ailleurs, Min Hee-jin a été réprimandée à plusieurs reprises par le juge pendant son témoignage pour avoir utilisé un langage jugé "dur". Lorsqu'elle a qualifié d' "idiote et ridicule" l'affirmation d'ADOR selon laquelle ses revenus avaient diminué, le juge lui a demandé "d'éviter de tels propos". Elle a également exprimé ses sentiments concernant les "nombreuses conspirations de HYBE" visant à "la harceler" et a affirmé qu'ils étaient "désireux" de "l'expulser", ce qui a incité le juge à émettre des remarques de rappel.
Voir aussi : [Évolution du litige entre ADOR et Dolphin Kidnapping Group concernant le clip musical de NewJeans]
Les internautes coréens ont réagi de manière mitigée au témoignage de Min Hee-jin. Si certains ont soutenu ses arguments concernant le processus créatif, d'autres ont exprimé leur inquiétude quant à ses réponses émotionnelles et à son usage d'un langage "dur" au tribunal. Des commentaires tels que "C'est ça, le vrai drama coréen !" et "Croît-elle vraiment ce qu'elle dit ?" ont émergé.