Crise Majeure pour la K-Culture : Fuites en Série de Contenus OTT, Produits Illégaux en Chine

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Crise Majeure pour la K-Culture : Fuites en Série de Contenus OTT, Produits Illégaux en Chine

Eunji Choi · 15 novembre 2025 à 6:03

L'industrie du contenu coréen (K-Content) traverse une crise sans précédent suite à la fuite successive de productions majeures destinées aux plateformes OTT. Après la série originale TVING "Dear X" et "Physical: Asia" de Netflix, c'est au tour de "Squid Game 3", très attendue, d'apparaître sur des sites de streaming illégaux et des plateformes de vente en ligne étrangères.

Au 14 du mois, l'intégralité de "Dear X" était disponible en streaming sur un site illégal, facilement accessible via une simple recherche Google, permettant ainsi aux utilisateurs de la visionner gratuitement. De même, "Physical: Asia", lancé par Netflix le 28, a vu ses quatre premiers épisodes mis en ligne sur le même site peu après sa sortie.

Ces plateformes illégales opèrent en changeant constamment de nom de domaine pour échapper aux blocages, et des communautés dédiées s'organisent pour partager de nouveaux liens en temps réel, se transformant en "cinémas pirates" plus rapides que les services officiels des OTT.

L'industrie des OTT est en état d'alerte maximale. Le piratage n'est pas seulement une violation du droit d'auteur, mais un coup direct porté au modèle économique des plateformes par abonnement. Netflix, TVING, Disney+, et Wavve rapportent déjà des pertes annuelles se chiffrant en dizaines de milliards de wons. Les estimations de l'industrie chiffrent le préjudice total lié aux droits d'auteur pour le seul secteur du K-Content à 5 billions de wons par an (environ 4 milliards de dollars).

La propagation de "Squid Game 3" via le streaming illégal en Chine, où Netflix n'est pas officiellement disponible, est particulièrement préoccupante. Parallèlement, des centres commerciaux comme AliExpress vendent ouvertement des produits dérivés non autorisés, tels que des t-shirts à l'effigie de l'acteur Lee Jung-jae et des costumes inspirés de la série.

Le professeur Seo Kyeong-deok de l'Université des femmes Sungshin a vivement condamné ces pratiques, déclarant : "Ces actes, qui vont au-delà du visionnage illégal pour toucher à la violation du droit à l'image, constituent un vol de notre industrie culturelle."

La raison de ces fuites répétées réside dans l'utilisation de serveurs situés à l'étranger et le changement fréquent de noms de domaine. Malgré la coopération entre les entreprises OTT et les agences gouvernementales, un blocage efficace reste quasi impossible sans la collaboration des hébergeurs étrangers.

L'industrie appelle désormais à la mise en place d'une "Alliance Mondiale pour le Droit d'Auteur" afin d'assurer une coopération internationale, plutôt que de s'appuyer sur des actions isolées. Des solutions alternatives sont également envisagées, telles que l'utilisation de technologies de suivi de contenu basées sur l'IA pour détecter les empreintes numériques (hash values) des sources vidéo, et leur connexion à des demandes de suppression immédiate auprès des plateformes étrangères. Les entreprises OTT travaillent également sur un projet d'insertion de "filigranes numériques" pour tracer l'origine des copies illégales.

Les experts mettent en garde contre un effondrement de l'écosystème du K-Content si les spectateurs continuent de se contenter d'être des consommateurs illégaux. La fuite de contenu coréen n'est pas un simple incident, mais le reflet d'une crise structurelle majeure à laquelle est confrontée l'industrie culturelle coréenne.

Les internautes coréens expriment leur colère face à ces fuites. "C'est un vol de notre travail !", s'exclament certains, tandis que d'autres commentent : "Le gouvernement doit prendre des mesures strictes.". Il y a aussi ceux qui affirment : "Nous n'achèterons jamais ces produits illégaux."

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